La réconciliation est un parcours, pas une case à cocher
Le Groupe de travail de l’IRAC sur la vérité et la réconciliation est honoré de partager des réflexions et des perspectives personnelles qui illustrent la réconciliation comme un parcours continu et relationnel plutôt qu’une tâche accomplie. Nous vous invitons à vous engager avec ces récits, à approfondir vos connaissances et à réfléchir à la manière dont vous pouvez soutenir un alliage significatif et le leadership autochtone dans la création de l’environnement bâti.

Darian McKinney, MRAIC
Coprésidence, Groupe de travail de l’IRAC sur la vérité et la réconciliation
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“Reconciliation is a journey, not a checkbox” is the recognition that Reconciliation is a continuing process and not just something we are working to, but it is the way in which we work. This also means that our process will continue to change and adapt, as we move forward in the journey. It also recognizes that each and every experience is unique, it is the continued opportunity for Indigenous voices to exist at the table and at all sides of the table. We see this influence already with the increased number of Indigenous professionals and projects across the country. I hope that we continue to work on this process, we continue to listen and learn. Developing a built environment that is of its place, responding to and with the environment around it, becoming a part of it.

Jennifer Cutbill, FRAIC
Coprésidence, Groupe de travail de l’IRAC sur la vérité et la réconciliation
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Introduction
ʔi ʔə c:ep ʔəw ʔəy̓ ʔal
ʔe:nθə Jennifer Cutbill. təniʔ cən ʔə ƛ
̓ unceded təməxʷ of the xʷməθkʷəy̓ əm, Sḵwx̱wú7mesh
Úxwumixw, and səlilwətaɬ Nations – colonially known as Vancouver.
ʔi …nə t
̕
ᶿə p̓ əyaʔqʷ təniʔ ʔə ƛ
̓ Scotland, Ireland, England and France
I introduce myself in hən̓ q̓ əmin̓ əm̓ –language of the xʷməθkʷəy̓ əm, Tsleil-Wautulth and other Coast Salish Nations of the lower stɑl’əw̓ (Fraser River)–words I’m endeavouring to learn at the extreme generosity and patience of xʷməθkʷəy̓ əm Language Keeper Larry Grant (and others). Learning new languages reminds me that language doesn’t just carry meaning–it encodes values, knowledges, and ways of knowing and being …all of which shape how we understand the world around us and our roles and responsibilities in relation.
Unfortunately, of the more than 60 distinct Indigenous languages spoken across northern Turtle Island, colonially known as Canada ALL are now critically endangered due to violent actions of the past AND to harmful patterns and biases that persist across systems and structures, working to silencing them still.
Why is the RAIC’s work on truth & reconciliation important, in my perspective?
As many Knowledge Keepers have said, in far better words: we can’t make good decisions about how to move forward, if we don’t first understand where we are… and how we got here. Learning…and unlearning core truths—truths about the lands, waters and living systems we share—vital relations that sustain us all…truths about the distinct Indigenous peoples who have stewarded thriving reciprocal relationships with them since Time Immemorial; and truths about colonial, capitalist patterns –past and present– harming these relations and causing the crises we all now face. Learning and unlearning these truths are foundational responsibilities for us ALL— but especially for all of us practicing environmental design…as our work literally shapes these
relationships for current & future generations…and for better or for worse.
What does “Reconciliation is a journey, not a checkbox” mean to me?
A fan of language and definitions, I think of how the Truth & Reconciliation Commission (TRC) defines reconciliation: as “an ongoing process of establishing and maintaining respectful relationships”. As such, inherently, it is never complete, but rather occurs through the doing—through stewarding relationships of mutual respect, responsibility, and care.
While we’re all on this journey, the heavy-lifting required to redress wrongs done is work required of non-Indigenous peoples; as it’s our collective actions—past and present—that have created, and continue to perpetuate, compounding harms.
According to the TRC, and many others, this work requires: acknowledging harms and wrongs past and present; recognizing and respecting inherent Indigenous rights—AND the distinct Indigenous laws, values, and protocols that ground them; AND taking concrete actions to uphold them all—using the UN Declaration as a baseline—so that we can, together, create just and equitable paths forward: paths rooted in mutual respect, mutual understanding, co-designed for mutual flourishing.
What do I hope the architectural profession / future generations will carry forward?
While a glib reading is that talk of a journey is just words, shifting the words we use and the meanings we hold in relation can shift understandings; which, in turn, can shift behaviour and norms. So I hope this shift in framing will support related shifts—away from reductive conceptions and perfunctory actions; to deeper, relational understandings and embodied practices of critical curiosity, reciprocal accountability, abundant care, and mutual flourishing.
In this vein, we commemorate this year’s National Truth and Reconciliation Day, not with finite events on a single day or week, but with a commitment to practice everyday—through every project and policy; AND with an invitation to share your unlearnings, curiosities, and experiences (your successes, and even more so your missteps and the valuable unlearnings they provide) so we can all help support, inspire, and embolden each other as we journey forward together.

David Fortin, FRAIC
Ancienne coprésidence, Groupe de travail autochtone de l’IRAC
Q: Que signifie pour vous l’expression « La réconciliation est un parcours, pas une case à cocher », et qu’espérez-vous que la profession architecturale et les générations futures retiennent et mettent en pratique?
L’IRAC est la voix unique de défense des intérêts de la profession d’architecte; son travail en matière de vérité et de réconciliation est donc essentiel, car il établit le ton de ce que cela signifie pour nos responsabilités professionnelles et personnelles.
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Le parcours de réconciliation demeurera toujours en cours — il ne sera jamais un projet achevé. Mais ultimement, si l’environnement bâti peut mieux soutenir les communautés autochtones en priorité, tout en exprimant avec respect la riche diversité des cultures présentes au pays, nous pourrons tous vivre dans des lieux plus profondément liés au territoire et aux traditions qui l’habitent.
Le fait que de plus en plus de jeunes des Premières Nations, Métis et Inuit s’intéressent à l’architecture comme parcours professionnel démontre que ce travail est porteur de sens et d’impact. Ce qui m’enthousiasme le plus, ce sont les prochaines générations de concepteurs autochtones qui façonneront notre monde d’une manière qui honore véritablement tous nos ancêtres, nos descendants et l’ensemble de nos relations.
De plus, l’architecture est, par nature, une profession fondée sur la création de relations et offre une voie concrète pour se rassembler et construire ensemble, dans le respect. En matière de réconciliation, c’est quelque chose de très précieux.
Quelles expériences, dans ce parcours, ont été les plus significatives pour vous, et pourquoi?
La création du GTA a été, pour moi, l’élément le plus significatif. Elle a essentiellement mené à l’idée de former UNCEDED, qui a été choisi pour représenter le Canada à la Biennale de Venise de 2018. Cette initiative a offert à la communauté autochtone en architecture l’occasion de trouver sa voix au sein de la profession, ainsi qu’un réseau de soutien.
Il a également été très enrichissant de constater que l’IRAC reconnaît désormais de façon constante l’importance de la participation des Aînés et des communautés aux conférences à mesure qu’elles se déplacent à travers le pays. Certains pourraient critiquer cet engagement comme étant performatif, mais je ne partage pas cet avis. C’est un geste porteur de sens qui établit clairement l’importance d’un engagement respectueux.
Enfin, le fait que les voix autochtones soient accueillies au sein du conseil d’administration démontre un réel leadership, en reconnaissant l’importance d’avoir ces perspectives autour de la table.

Marie-Louise Gidaro, FRAIC
Member, RAIC Truth and Reconciliation Task Force
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La réconciliation est à la fois un parcours personnel et une responsabilité partagée. Elle commence par la reconnaissance des vérités et des torts du passé, ainsi que des injustices systémiques subies par les peuples autochtones partout au Canada.
Elle implique des actions concrètes visant à réparer les torts et à rétablir la confiance afin de bâtir des relations significatives et respectueuses entre les peuples autochtones et non autochtones.
En tant que personne œuvrant dans le service public et en architecture, je reconnais que la réconciliation doit être intégrée aux structures mêmes que nous concevons et aux systèmes que nous soutenons. Cela signifie écouter attentivement les voix autochtones, respecter les savoirs traditionnels et créer des espaces — physiques comme relationnels — qui honorent la présence, les valeurs et la culture autochtones.
La réconciliation n’est pas une case à cocher. C’est un parcours continu qui exige humilité, apprentissage et, surtout, désapprentissage. Il s’agit de réfléchir à mes propres biais, de remettre en question le statu quo et de défendre des changements significatifs. Ce parcours ne se limite pas aux moments de cérémonie ou de reconnaissance lors de journées comme la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, mais se joue dans les décisions quotidiennes qui façonnent notre avenir collectif.
L’architecture, en tant qu’art de façonner les lieux dans le temps et l’espace, possède un potentiel immense pour favoriser une transformation significative sur le chemin de la réconciliation. Je demeure optimiste quant à l’évolution de notre profession au-delà des représentations superficielles de l’autochtone, et j’espère que nous favoriserons une conception inspirée des savoirs autochtones — fondée sur un engagement véritable auprès des voix autochtones et alignée sur les valeurs, les besoins et les aspirations des peuples autochtones.
La réconciliation est une question de création de relations. Il s’agit d’établir la confiance, de favoriser le respect et d’avancer ensemble vers un avenir où les droits des Autochtones sont respectés, où les cultures sont célébrées et où la guérison est possible.
Je suis Marie-Louise Gidaro, architecte, non autochtone, membre de l’Ordre des architectes du Québec, Fellow de l’Institut royal d’architecture du Canada, et honorée d’être membre du Groupe de travail de l’IRAC sur la vérité et la réconciliation.
Je vis et j’exerce ma profession sur le territoire non cédé et non abandonné de la Nation algonquine anichinabée.
Voici mon parcours sur le chemin de la réconciliation.

Allan Teramura, FRAIC
Ancienne présidente de l’IRAC
Q: Que signifie pour vous l’expression « La réconciliation est un parcours, pas une case à cocher », et qu’espérez-vous que la profession architecturale et les générations futures retiendront et feront progresser?
Lorsque la cheffe Teresa Spence a déclaré l’état d’urgence et entamé une grève de la faim pour attirer l’attention sur les conditions de vie dans la Première Nation d’Attawapiskat, je venais tout juste d’être élue directrice de l’IRAC pour la région qui incluait sa communauté. Il est rapidement devenu évident que les conditions auxquelles sa communauté faisait face ne « surviennent » pas simplement — elles étaient le résultat d’un effort soutenu de la part d’institutions ainsi que de professionnels formés et hautement rémunérés.
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Une longue mission d’enquête a culminé par un voyage dans la communauté voisine accessible uniquement par avion, Kashechewan, qui faisait face à des défis similaires, à titre d’invitée du député Charlie Angus. Bouleversée par ce que j’y ai vu, je suis revenue convaincue que les architectes avaient l’obligation morale de soutenir celles et ceux qui doivent composer avec les conséquences d’une conception irréfléchie, voire dangereuse.
L’IRAC, qui a célébré l’excellence en architecture tout au long de son histoire par l’entremise de ses programmes de prix, peut également attirer l’attention sur les parties de l’environnement bâti qui étaient, par conception, loin d’être exemplaires. Je considérais que cela était particulièrement vrai pour les environnements qui, pourrait-on dire, exprimaient sous forme bâtie un mépris envers une population précise.
De mauvaises solutions sont souvent créées par des personnes bien intentionnées mais extérieures aux communautés. Ce paradoxe a été discuté à de nombreuses réunions du conseil d’administration de l’IRAC, et il est devenu clair que, pour que l’Institut puisse jouer un rôle dans la défense d’environnements plus adaptés pour les communautés autochtones, la meilleure approche consistait à utiliser l’autorité institutionnelle de l’IRAC pour donner du pouvoir aux praticiens autochtones.
Enfin, six ans après l’appel à l’action de la cheffe Spence, le Groupe de travail autochtone de l’IRAC a été créé, réunissant les architectes autochtones du Canada et amplifiant leurs voix.

Jennifer Kinnunen, MRAIC
Membre, Groupe de travail de l’IRAC sur la vérité et la réconciliation
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Je m’appelle Jennifer Kinnunen. Je suis une alliée issue de familles immigrantes finlandaise et italienne de première génération, dont le parcours en architecture a été façonné par l’engagement communautaire et la conception participative. Au fil des années, j’ai eu le privilège d’apprendre auprès de collègues, de mentors et de communautés autochtones dont les enseignements ont profondément transformé ma compréhension de la conception et de la responsabilité.
Pour moi, le travail de l’IRAC en matière de vérité, de réconciliation et de relations respectueuses est essentiel, car il aide notre profession à désapprendre des habitudes d’extraction et de contrôle, et à évoluer vers des pratiques fondées sur la réciprocité, le respect et l’écoute. Les espaces que nous concevons ne sont jamais neutres — ils portent les récits, les valeurs et les relations qui façonnent notre manière de vivre ensemble.